le moulin de Marcilhac-sur Célé

Ce moulin est en pleine activité et fournit de la farine de qualité. Son propriétaire est héritier d’une tradition de meunerie et passionné des moulins. Le moulin est situé dans le village, proche de l’abbaye, et le barrage  qui l’alimente en eau a créé le plan d’eau qui était jusqu’à peu une zone de baignade prisée des touristes comme des locaux.

L’histoire du moulin

C’est au moyen-âge que le moulin connut sa première activité: cet ouvrage fondé en titre depuis 1445 appartenait à l’abbaye.

En 1801, le moulin est ainsi décrit par le service de la navigation intérieure, gérant entre autre les problèmes liés au transport du bois par flottage sur le Célé :
« Le moulin est situé sur la rive droite dans la commune de Marcilhac et à l’extrémité du bourg ; il appartient au citoyen Lagarquin. Il est à 4 meules à cuve avec un déversoir entre deux de 43 centimètres de largeur chacun.
La digue est bien dirigée mais longue ; elle a environ 290 mètres de longueur. Elle est construite en pierre et en mauvais état ; elle a 1 mètre 43 centimètres de hauteur chute à son extrémité, et à l’amont du moulin est un déversoir pour la décharge des eaux lors des crues qui n’a que 73 centimètres de largeur. Sa hauteur ne nuit point aux propriétés supérieures. Son couronnement est établi à 87 centimètres de la hauteur prescrite par les règlements.
La défuite ne porte aucun préjudice aux propriétés inférieures au moulin attendu que le courant va frapper se jette totalement sur la rive gauche et va frapper contre une montagne escarpée et aride
. ».
Selon l’état des moulins en activité en 1809, on dénombrait sur le Célé, arrondissement de Figeac, 21 moulins pour un total de 79 meules (bien que ces chiffres soient rayés sur le document conservé aux Archives Départementales.

Entre 1918 et 1935, un alternateur fut mis en place par le propriétaire afin d’alimenter le bourg de Marcilhac-sur-Célé pour son éclairage. Il fut même un temps ou le moulin permettait d’alimenter le village en eau, avant les bienfaits de l’adduction d’eau potable…
A cette même époque, vers 1925, l’état statistique dressé par l’administration pour l’établissement des taxes détaille le moulin ainsi :
le moulin, d’existence légale, appartient à M. Francoual. Le cours d’eau sur cette section présente un débit d’étiage de 700 pour un débit annuel moyen de 7000 . La hauteur de chute est de 1,37 mètre, avec un débit annuel moyen dérivé de 3000, donnant une puissance normale brute de 40 Watts. De ce calcul le service propose une redevance de 10,00 francs.

en 1983, la chaussée historique du moulin est détruite, pour être remplacée par un barrage aménagé au fur et à mesure des réglementations.

en 2007, selon l’état des lieux du SAGE, le moulin de Marcilhac est parmi les 6 chaussées productrices d’hydroélectricité, avec une puissance de 112kW.
Dans ce même document était indiqué que de 22 moulins autrefois recensés sur le Célé n’en restaient que 3 encore en activité aujourd’hui. le moulin de Marcilhac fait partie de ceux-ci…

La famille Thamié

Une famille de meuniers lotois, depuis 8 générations.
Outre Marcilhac ils exploitent deux autres moulins produisant une farine de qualité: le moulin de Vergnoulet à Mayrinhac-Lentour, et depuis fin 2020 le moulin de la Merlie à Sauliac-sur-Célé, jusqu’alors exploité par une autre grande famille de meuniers: les Grepon.

Le moulin et… son devenir

Le moulin, l’abbaye, le village et son plan d’eau forment un tout contribuant à la qualité architecturale (et touristique) de la commune. l’état des lieux du bassin du Célé, dressé par le SAGE en 2007, confirme bien ce point:
« De part leur qualité paysagère ou architecturale, plusieurs secteurs du bassin du Célé ont été inscrits à l’inventaire des sites (au titre de la loi du 2 Mai 1930:

– vallée du Célé de Bagnac à Bouziès (34900 ha)
– abords de l’église de Marcilhac
– abords du village de Fons (231 ha)
– château et rive gauche du Célé à Cabrerets (8 ha)
– ensemble urbain de Figeac (42 ha)
– château de Murat et ses abords à St-Etienne-de-Maurs…« 
Malgré cette reconnaissance, le moulin de Marcilhac comme tant d’autres doit se plier à des règlementations toujours plus strictes, pour ne pas dire contradictoires ou sans effet.
 
2002 : l’étude du SAGE
Cette étude sur l’ensemble du cours d’eau devait détailler les obstacles et indiquer les mesures éventuelles à prendre. Il s’agit d’une fiche succincte pour le moulin de Marcilhac, mais n’indiquant aucun travaux  (télécharger la fiche).
en terme de Référencement des Obstacles à l’Ecoulement (ROE), le moulin de Marcilhac hérita du matricule 17556…

2014: la Déclaration d’Intérêt Général – Célé annonce une étude spécifique sur le barrage de Marcilhac-sur-Célé…

Aujourd’hui, le « ROE 17556 » fait partie de la liste de priorisation de l’agence de l’eau Adour Garonne pour les actions de restauration de la continuité, programme 2020-2027; il est noté comme en « phase 1 ». Nous n’avons aucune explication sur la définition des phases de l’agence de l’eau.

L’avenir du moulin dépend aujourd’hui de l’avenir du barrage, comme en parle la presse aujourd’hui:
actu Lot


 

sources documentaires

  • archives départementales du Lot
  • Etude-diagnostic de l’Association des Moulins du Quercy, 2008
  • Etude SAGE-CELE, 2002
  • D.I.G. 2014
  • http://www.occitanie.developpement-durable.gouv.fr