Si nous répertorions nos moulins selon l’énergie qu’ils utilisent, moulins à eau, à vent ou à sang (utilisant la traction animale), il convient de rappeler qu’ils peuvent également être répertoriés selon l’usage fait de cette énergie.
Ainsi ci-dessous les principaux types de moulins, par usage, de notre territoire.
les moulins à céréale
Ils restent évidement les plus nombreux (on emploie aussi le terme de « moulin bladier » par référence au blé).
Broyer le grain était une fonction première des moulins. Plusieurs d’entre eux dans chaque village occupaient cette fonction tant le pain était la base de l’alimentation. Plusieurs grains (blé, maïs, sarrasin…) étaient broyés ainsi que des fruits secs comme la châtaigne. Le produit des meules pouvaient être destiné aux hommes, s’agissant pour l’essentiel de farines panifiable, mais également aux animaux de ferme; cette destination dépendait également de la qualité et du type des meules utilisées.
Les moulins à céréales pouvaient ainsi être spécialisés dans une céréale en particulier mais aussi, selon leur équipement, pouvaient travailler plusieurs céréales; c’était alors surtout le type et la qualité des meules qui définissait le produit à broyer: blé (comme le froment), seigle ou méteil (mélange de blé et de seigle). Plusieurs moulins à farine peuvent être visités dans tout le Quercy (voir la carte des moulins).
moulins à huile de noix et à pommes
On associe traditionnellement les moulins à huile aux moulins à sang dans lesquels un âne était utilisé pour tracter la meule tournante (meule mobile verticale) sur la meule dormante (meule fixe horizontale).
Mais d’autres animaux (jument, cheval, mule voire boeuf) et d’autres moulins (à eau principalement) pouvaient également être moulins à huile ou moulin à pommes.
L’huile de noix était autrefois quasiment l’unique matière grasse de notre province (hormis la graisse de porc) utilisée pour l’alimentation humaine, le soin des bêtes et l’éclairage. L’importance de l’huile de noix dans la vie locale quercynoise explique le grand nombre de moulins, soit un pour trois cents habitants.
La confection de l’huile consistait à dénoisiller les cerneaux de noix, puis à les écraser sous une meule de pierre mue par l’animal. La matière écrasée était chauffée dans une poêle de cuivre puis pressée sous une presse à bras ou une presse hydraulique. Quatre kilos de noix permettaient de confectionner un litre d’huile.
En outre la fabrication d’huile cohabitait souvent avec celle de jus de pomme car le matériel était similaire.
Vous pouvez découvrir tout ce processus et assister à des démonstrations dans les moulins ouverts à la visite.; au moulin Lou Truel de Maurs-la-Jolie par exemple vous pourrez voir des presses ayant servi aux deux activités.
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moulin à tan
Peu sont encore visibles. Le tan servait à traiter les peaux d’animaux des tanneurs. Il était obtenu à partir des écorces des chênes ou des châtaigniers. Elles étaient broyées à l’aide de broyeurs verticaux, sorte de moulins à café composés d’un boisseau fixe et d’une noix entraînée en rotation par le roudet de moulin à eau. Ces deux pièces étaient réalisées en bois dur. Le boisseau était fixé dans la partie haute d’un coffre servant de réserve à tan, lui même reposant sur la meule gisante.
moulins scierie
Le moulin prenait à proprement parler un aspect « d’usine » dans sa fonction de scierie. Les moulins, surtout quand ils ont été équipés de turbines, tiraient une puissance énorme de la force hydraulique. Cela a permis d’installer des scies pour découper les grumes ainsi que des machines à bois. L’un des derniers moulin scieries encore visible en Quercy était le moulin de la Moucherotte, à Espinas, sur le ruisseau de la Bonnette (photo ci-contre).
moulins à fer
On en nommait aussi certains sous le nom de « mouline », même s’il existe plusieurs définition d’une mouline: pour certains, la mouline est un petit moulin venant en annexe d’un moulin principal généralement situé à son amont ou sur la rive opposée de la même chaussée; pour d’autres le terme de mouline est spécifique à la transformation du fer. Afin de ne pas prendre parti nous ne disons donc pas « mouline » mais spécifions « moulines à fer ».
Jean LARTIGAUT, dans « Le Quercy après la Guerre de Cent Ans », présente les moulines à fer du Quercy dans un article disponible ICI .
Les moulines à fer étaient très localisées afin d’être au plus proche des lieux d’exploitation du minerai; pour le département du Lot, on avait ainsi une concentration de moulines à fer sur les ruisseaux de la Thèze, de la Masse ou du Vert.
C’est essentiellement l’énergie hydraulique qui alimentait de tels bâtiments.
Le travail des métaux et du minerais ayant toujours eu une grande importance, notamment en périodes de conflits, certains moulins à fer se développèrent à un niveau presque industriel.
Le moulin de la Forge, près de Souillac, en est un parfait exemple.
moulins foulon
Ils servaient à apprêter les étoffes et les draps; plusieurs moulins étaient spécifiquement dédiés à cette tâche, mais avec le temps c’est beaucoup plus de moulins à céréales qui se sont vus équipés d’un foulon en complément de leur activité première.